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L'Illusion Comique, Pierre Corneille

L'Illusion Comique, Pierre Corneille

Le premier acte n'est qu'un prologue, les trois suivants font une comédie imparfaite, le dernier est une tragédie, et tout cela cousu ensemble fait une comédie.

TITRE: L'Illusion comique
AUTEUR: Corneille
EDITION: Larousse
COLLECTION: Petits Classiques
NOMBRE DE PAGES: 174
DATE D' EDITION: 2006
GENRE: Comédie

RÉSUMÉ: 

La pièce débute avec Pridamant qui est à la recherche de son fils Clindor. Il consulte alors le magicien Alcandre pour avoir de ses nouvelles. Ce dernier lui raconte le passé mouvementé de Clindor.

Puis, grâce à des "fantômes", Alcandre lui montre son fils servant Matamore. Il est amoureux d'Isabelle, qui l'aime aussi, mais elle est courtisée par Adraste et par Matamore. Quant à Lise, la servante d'Isabelle, elle est amoureuse de Clindor. Elle décide avec  la complicité d'Adraste de lui tendre un piège. 

Adraste et Clindor s'affrontent en duel. Adraste meurt et Clindor est arrêté. 

Clindor attend en prison son exécution. Lise est prise de remords. C'est pourquoi elle souhaite le faire évader. Elle organise alors un plan pour y parvenir. 

Deux ans pluus tard, Clindor et Isabelle sont mariés. Il est un ami du roi Floriame et il courtise sa femme Rosine. Le roi, qui s'en est rendu compte, le fait assassiner. Pridamant est choqué. SPOILER: A ce moment, un rideau se lève et il voit son fils vivant. En réalité, il est devenu comédien et tous les personnages jouaient une tragédie. Alcandre et l'illusion que vient de vivre Pridamant le font changer d'avis. Désormais, il considère qu'être comédien est un métier respectable. 

EXTRAITS: 

" Mademoiselle, 

voici un étrange monstre que je vous dédie. Le premier acte n'est qu'un prologue, les trois suivants font une comédie imparfaite, le dernier est une tragédie, et tout cela cousu ensemble fait une comédie. Qu'on en nomme l'invention bizarre et extravagante tant qu'on voudra, elle est nouvelle; et souvent la grâce de la nouveauté parmi nos Français n'est pas un petit degré de bonté." P. 22, dédicace à Mademoiselle M.F.D.R.

 

"JE DIRAI PEU DE CHOSE DE CETTE PIÈCE: c'est une galanterie extravagante, qui a tant d'irrégularités qu'elle ne vaut pas la peine de la considérer, bien que la nouveauté de ce caprice en ait rendu le succès assez favorable pour ne me repentir pas d'y avoir perdu quelque temps. Le premier acte ne semble qu'un prologue, les trois suivants forment une pièce que je ne sais comment nommer. Le succès en est tragique: Adraste y est tué, et Clindor en péril de mort; mais le style et les personnages sont entièrement de la comédie. Il y en a même un qui n'a d'être que dans l'imagination, inventé exprès pour faire rire, et dont il ne trouve point d'original parmi les hommes." P. 24, examen

 

DORANTE: Ce grand mage dont l'art commande à la nature

N'a choisi pour palais que cette grotte obscure; 

La nuit qu'il entretient sur cet affreux séjour, 

N'ouvrant son voile épais qu'aux rayons d'un faux jour, 

De leur éclat douteux n'admet en ces lieux sombres 

Que ce qu'en peut souffrir le commerce des ombres. 

N'avancez pas: son art au pied de ce rocher

A mis de quoi punir qui s'en ose approcher, 

Et cette large bouche est un mur invisible 

Où l'air en sa faveur devient inaccessible, 

Et lui fait un rempart dont les funestes bords 

Sur un peu de poussière étalent mille morts. P. 27, I, 1

 

DORANTE: Ce grand mage dont l'art commande à la nature

N'a choisi pour palais que cette grotte obscure; 

La nuit qu'il entretien sur cet affreux séjour,

N'ouvrant son voile épais qu'aux rayons d'un faux jour,

de leur éclat douteux n'admet en ces lieux sombres

Que ce qu'en peut souffrir le commerce des ombres. P. 27, I, 1

 

ISABELLE: Rendez - moi la pareille, et puisqu'à votre flamme

Je ne déguise rien de ce que j'ai dans l'âme,

Faites- moi la faveur de croire sur ce point

Que, bien que vous m'aimez, je ne vous aime point. P. 47, II, 3

 

ADRASTE: Oui, le ciel au moment qu'il me fit respirer

Ne me donna du cœur que pour vous adorer; 

Mon âme prit naissance avec votre idée; 

Avant que de vous voir, vous l'avez possédée, 

Et les premiers regards dont m'aient frappé vos yeux

N'ont fait qu'exécuter l'ordonnance des cieux,

Que vous saisir d'un bien qu'ils avaient fait tout vôtre. P. 48, II, 3

 

MATAMORE: Oui, mais les feux qu'il jette en sortant de prison

Auraient en un moment embrasé la maison, 

Dévoré tout à l'heure ardoises et gouttières, 

Faîtes, mattes, chevrons, montants, courbes, filières, 

Entretoises, sommiers, colonnes, soliveaux, 

Pannes, soles, appuis, jambages, traveteaux, 

Portes, grilles, verrous, serrures, tuiles, pierre, 

Plomb, fer, plâtre, ciment, peinture, marbre, verre, 

Caves, puits, cours, perrons, salles, chambres, greniers, 

Offices, cabinets, terrasses, escaliers: 

Juge un peu quel désordre aux yeux de ma charmeuse! 

Ces feux étoufferaient son ardeur amoureuse. 

Va lui parler pour moi, toi qui n'es pas vaillant; 

Tu puniras à moins un valet insolent. P. 70- 71, III, 4

 

LISE: Mon visage est ainsi malheureux en attraits: 

D'autres charment de loin, le mien fait peur de près. 

CLINDOR: S'il fait peur à des fous, il charme les plus sages; 

Il n'est pas quantité de semblables visages; 

Si l'on brûle pour toi, ce n'est pas sans sujet; 

Je ne connus jamais un si gentil objet: 

L'esprit beau, prompt, accort, l'humeur un peu railleuse, 

L'embonpoint ravissant, le teint vif et les traits délicats, 

Qui serait le brutal qui ne t'aimerait pas ? 

LISE: De grâce, et depuis quand me trouvez- vous si belle ? 

Voyez bien, je suis Lise, et non pas Isabelle! 

CLINDOR: Vous partagez vous deux mes inclinations: 

J'adore sa fortune et tes perfections. 

LISE: vous en embrassez trop: c'est assez pour vous d'une, 

Et mes perfections cèdent à sa fortune. 

CLINDOR: Bien que pour l'épouser je lui donne ma foi, 

Penses- tu qu'en effet je l'aime plus que toi ? 

L'amour et l'hyménée ont diverse méthode

L'un court au plus aimable, et l'autre au plus commode. 

Je suis dans la misère, et tu n'as point de bien; 

Un rien s'assemble mal avec un autre rien. 

Mais si tu ménageais ma flamme avec adresse, 

Une femme est sujette, une amante est maîtresse. 

Les plaisirs sont plus grands à se voir moins souvent; 

La femme les achète, et l'amante les vend; 

Un amour par devoir aisément s'altère; 

Les nœuds en sont plus forts quand il est volontaire; 

Il hait toute contrainte, et son plus doux appas

Se goûte quand on aime et qu'on peut n'aimer pas. 

Seconde avec douceur celui que je te porte. 

LISE: Vous me connaissais trop pour m'aimer de la sorte, 

Et vous en parlez moins de votre sentiment

Qu'à dessein de railler par divertissement. 

Je prends tout en riant comme vous me le dites. 

Allez continuer cependant vos visites. P. 73- 74, III, 5

APPRÉCIATION PERSONNELLE: 

C'est une pièce que j'ai moyennement appréciée. A analyser, elle est d'une richesse incroyable puisqu'elle mêle les intrigues, les registres et même les genres. Mais la lecture m'a laissé sur ma faim. Je m'attendais à ce que ce soit plus drôle. On retrouve ici la comédie sous l'angle des personnages qui en sont typiques (vieillard, jeune femme amoureuse, servante maligne, soldat fanfaron...) mais je n'ai pas été touchée par le registre comique. 

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