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Hernani, Victor Hugo

Hernani, Victor Hugo

Vous êtes mon lion superbe et généreux.

Victor Hugo, Hernani, III, 5

TITRE: Hernani
AUTEUR: Hugo
EDITION: Larousse                                            Bordas
COLLECTION: Classiques Larousse                 Univers des lettres bordas
NOMBRE DE PAGES: 166                                159
DATE D' EDITION: 1951                                    1996
GENRE: Drame                                               

RÉSUMÉ

Acte I: Le roi: trois rivaux se disputent Doña Sol.

La pièce débute avec le personnage de Don Carlos. Il est roi et il s'introduit chez Doña Sol, se laissant enfermer dans une armoire par la duègne. Hernani et Doña Sol s'aiment passionnément malgré leurs différends familiaux: Hernani doit venger son père, Dona Sol est promise au vieux duc Ruy Gomez. Don Carlos et Don Ruy Gomez viennent dans la salle et interviennent. Ruy Gomez est indigné parce que des hommes se trouvent en pleine nuit chez celle qui lui est promise. Don Carlos prétend qu'il est venu le consulter sur des questions politiques. La jeune femme donne rendez- vous à Hernani qui clame sa haine envers Don Carlos. 

Acte II: Le bandit: le bandit l'emporte sur  le roi.

Don Carlos souhaite remplacer Hernani lors du rendez- vous. Il veut enlever Doña de force quand Hernani arrive. Hernani parvient à reprendre le dessus sur le roi. Le tocsin sépare les deux amants.

Acte III: Le vieillard: le vieillard croit triompher, mais le roi emmène sa fiancée. 

Ruy Gomez s'apprête à célébrer son mariage avec Doña Sol. Il accueille un mendiant qui s'avère être Hernani. Hernani dévoile son identité. Cependant, le vieillard ne le livre pas au roi. L'honneur castillan le pousse à ne pas trahir son hôte, il le laisse ainsi s'enfuir avec sa fiancée. 

Acte IV: Le tombeau: l'empereur renonce à l'amour au profit du bandit. 

Don Carlos attend le résultat de l'élection à l'Empire. Il médite sur le tombeau de Charlemagne. Les conjurés tirent au sort et c'est Hernani qui est désigné pour frapper le premier. Don Ruy Gomez et Hernani se disputent le plaisir de la vengeance. C'est finalement Don Carlos qui est élu empereur, et i s'avère qu'Hernani est un Grand d'Espagne et lui offre la main de Doña Sol. 

Acte V: La noce: le destin frappe.

Une foule attend les mariés tandis qu'un dominos sombre intrigue tout le monde. Hernani et Doña Sol  chantent leur amour, c'est à ce moment- là qu'Hernani entend le son du cor. Ruy Gomez lui rappelle que son honneur est de boire le poison. C'est alors qu'entre Doña Sol qui supplie le vieillard de laisser la vie à Hernani. Mais il reste inflexible. SPOILER: Doña Sol prend la fiole de poison et en boit la moitié. Hernani avale le reste. Les amants meurent ensemble. Ruy Gomez se tue. 

EXTRAITS: 

"DOÑA JOSEPHA, seule. (Elle ferme les rideaux cramoisis de la fenêtre et met en ordre quelques fauteuils. On frappe à une petite porte dérobée à droite. Elle écoute. On frappe un second coup.)

Serait-ce déjà lui.

(Un nouveau coup.)

C'est bien à l'escalier

Dérobé.

(Un quatrième coup.)

Vite, ouvrons.

(Elle ouvre la petite porte masquée. Entre don Carlos, le manteau sur le visage et le chapeau sur les yeux.)

Bonjour, beau cavalier.

(Elle l'introduit. Il écarte son manteau, et laisse voir un riche costume de velours et de soie à la mode castillane de 1519. Elle le regarde sous le nez et recule.)

Quoi ! Seigneur Hernani, ce n'est pas vous ! — Main forte !

Au feu !

DON CARLOS, lui saisissant le bras.

Deux mots de plus, duègne, vous êtes morte !

(Il la regarde fixement. Elle se tait, effrayée.)

Suis-je chez doña Sol, fiancée au vieux duc

De Pastraña, son oncle, un bon seigneur, caduc,

Vénérable et jaloux ? Dites ! La belle adore

Un cavalier sans barbe et sans moustache encore,

Et reçoit tous les soirs, malgré les envieux,

Le jeune amant sans barbe à la barbe du vieux.

Suis-je bien informé ?

(Elle se tait. Il la secoue par le bras.)

Vous répondrez peut-être.

DOÑA JOSEPHA. Vous m'avez défendu de dire deux mots, maître.

DON CARLOS. Aussi n'en veux-je qu'un. — Oui, non. — Ta dame est bien Doña Sol De Silva ? Parle.

DOÑA JOSEPHA.                           Oui. — Pourquoi ?

DON CARLOS.                                                                             Pour rien.

Le duc, son vieux futur, est absent à cette heure ?

DOÑA JOSEPHA. Oui.

DON CARLOS. Sans doute elle attend son jeune ?

DOÑA JOSEPHA.                                                        Oui.

DON CARLOS.                                                                       Que je meure !

DOÑA JOSEPHA. Oui.

DON CARLOS.                 Duègne, c'est ici qu'aura lieu l'entretien ?

DOÑA JOSEPHA. Oui.

DON CARLOS.             Cache-moi céans.

DOÑA JOSEPHA.                                        Vous ?

DON CARLOS.                                                          Moi.

DOÑA JOSEPHA.                                                               Pourquoi ?

DON CARLOS.                                                                                     Pour rien.

DOÑA JOSEPHA. Moi, vous cacher !

DON CARLOS.                                    Ici.

DOÑA JOSEPHA.                                       Jamais!

DON CARLOS, tirant de sa ceinture un poignard et une bourse.

                                                                                 Daignez, madame,

Choisir de cette bourse ou bien de cette lame.

DOÑA JOSEPHA, prenant la bourse.

Vous êtes donc le diable ?

DON CARLOS.                    Oui, duègne. " I, 1


 

" DOÑA SOL.                                          Nous partirons demain.

Hernani, n'allez pas sur mon audace étrange

Me blâmer. Etes-vous mon démon ou mon ange ?

Je ne sais, mais je suis votre esclave. écoutez,

Allez où vous voudrez, j'irai. Restez, partez,

Je suis à vous. Pourquoi fais-je ainsi ? Je l'ignore.

J'ai besoin de vous voir, et de vous voir encore,

Et de vous voir toujours. Quand le bruit de vos pas

S'efface, alors je crois que mon cœur ne bat pas ;

Vous me manquez, je suis absente de moi-même ;

Mais dès qu'enfin ce pas que j'attends et que j'aime

Vient frapper mon oreille, alors il me souvient

Que je vis, et je sens mon âme qui revient !" I, 2


 

"HERNANI. Il raille !... Oh ! Je ne suis pas roi ;

Mais quand un roi m'insulte et pour surcroît me raille,

Ma colère va haut et me monte à sa taille !

Et prenez garde ! On craint, lorsqu'on me fait affront, 

Plus qu'un cimier de roi la rougeur de mon front !

Vous êtes insensé si quelque espoir vous leurre.

Il lui saisit le bras.

Savez-vous quelle main vous étreint à cette heure ?

Écoutez : votre père a fait mourir le mien,

Je vous hais. Vous avez pris mon titre et mon bien,

Je vous hais. Nous aimons tous deux la même femme,

Je vous hais, je vous hais ; oui, je te hais dans l'âme. " II, 3

 

 

" HERNANI, s'asseyant près d'elle.

Oh ! Tu pleures ! Tu pleures !

Et c'est encor ma faute ! Et qui me punira ?

Car tu pardonneras encor ! Qui te dira

Ce que je souffre au moins, lorsqu'une larme noie

La flamme de tes yeux, dont l'éclair est ma joie !

Oh ! Mes amis sont morts ! Oh ! Je suis insensé !

Pardonne ! Je voudrais aimer, je ne le sai.

Hélas ! J'aime pourtant d'une amour bien profonde !

Ne pleure pas ; mourons plutôt ! Que n'ai-je un monde !

Je te le donnerais ! Je suis bien malheureux !

DOÑA SOL, se jetant à son cou. Vous êtes mon lion superbe et généreux !

Je vous aime.

HERNANI.        Ah ! L'amour serait un bien suprême

Si l'on pouvait mourir de trop aimer !

DOÑA SOL.                                            Je t'aime !" III, 5

 

" DON CARLOS, troublé et chancelant. Madame, pour le roi, vous êtes bien sévère.

Il s'approche de doña Sol.

Bas

C'est vous qui m'avez mis au cœur cette colère.

Un homme devient ange ou monstre en vous touchant.

Ah ! Quand on est haï, que vite on est méchant !

Si vous aviez voulu, peut-être, ô jeune fille,

J'étais grand ! J'eusse été le lion de Castille ;

Vous m'en faites le tigre avec votre courroux.

Le voilà qui rugit, madame ! Taisez-vous !

Doña Sol lui jette un regard impérieux, il s'incline.

Pourtant, j'obéirai.

Se tournant vers le duc.

                                   Mon cousin, je t'estime.

Ton scrupule, après tout, peut sembler légitime.

Sois fidèle à ton hôte, infidèle à ton roi ;

C'est bien ; je te fais grâce et suis meilleur que toi.

J'emmène seulement ta nièce comme otage. " III, 6

APPRÉCIATION PERSONNELLE: 

C'est une pièce que j'ai moyennement appréciée. Je pense que le théâtre d'Hugo n'est pas ma tasse de thé, même si j'ai trouvé quelques passages absolument magnifiques. 

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