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Vipère au poing, Hervé Bazin

TITRE: Vipère au poing
AUTEUR: Bazin
EDITION: Bernard Grasset
COLLECTION: Le Livre de poche
NOMBRE DE PAGES: 255
DATE D' EDITION: 1948
GENRE: Roman

RÉSUMÉ:

Vipère au poing raconte l'enfance difficile de Jean Rezeau et de ses frères. Leur bourreau est leur mère qu'ils surnomment Folcoche. Elle se montre aussi sévère que cruelle. Malheureusement pour elle, le protagoniste a hérité de son caractère belliqueux et n'a pas l'intension de se laisser faire.

EXTRAITS: 
"L'été craonnais, doux mais ferme, réchauffait ce bronze impeccablement lové sur lui- même: trois spires de vipères à tenter l'orfèvre, moins les saphirs classiques des yeux, car, heureusement pour moi, cette vipère, elle dormait. 

Elle dormait trop, sans doute affaiblie par l'âge ou fatiguée par une indigestion de crapauds. Hercule au berceau étouffant les reptiles: voilà un mythe expliqué! Je fis comme il a dû faire: je saisis la bête par le cou, vivement. Oui, par le cou, et, ceci, par le plus grand des hasards. Un petit miracle en somme et qui devait faire long feu dans les saints propos de la famille. 

Je saisis la vipère par le cou, exactement au dessus de la tête, et je serrai, voilà tout. Cette détente brusque, en ressort de montre qui saute hors du boîtier - et le boîtier, pour ma vipère, s'appelait la vie - ce réflexe désespéré pour la première et pour la dernière fois en retard d'une seconde, ces enroulements, ces déroulements, ces enroulements froids autour de mon poignet, rien ne me fit lâcher prise. Par bonheur, une tête de vipère, c'est triangulaire (comme Dieu, son vieil ennemi) et montée sur cou mince, où la main peut se caler. Par bonheur, une peau de vipère, c'est rugueux, sec d'écailles, privé de la viscosité défensive de l'anguille. Je serrais de plus en plus fort nullement inquiet, mais intrigué par ce frénétique réveil d'un objet apparemment si calme, si digne de figurer parmi les jouets de tout repos. Je serrais. Une poigne rose de bambin vaut un étau. Et, ce faisant, pour la mieux considérer et m'instruire, je rapprochais la vipère de mon nez, très près, tout près, mais rassurez- vous, à un nombre de millimètre suffisant pour que fût refusée leur dernière chance à des crochets tout suintants de rage." P. 7- 8, 1

 

""Alors, tu e veux pas laisser le pas à ta mère?"

Et même, s'arrangeant pour se précipiter sur mon coude: 

"Sale petite brute! Tu l'as fait exprès. Veux- tu me demander pardon immédiatement!"

Je m'exécutais avec le sourire: 

"Je vous demande excuse, ma mère."

La tournure est impropre, vous le savez comme moi, mais voilà bien le degré de finesse où s'aiguisait notre haine? Cette phrase signifiait exactement le contraire de ce qui m'était réclamé, mais, comme tout le monde l'emploie couramment sans se rendre compte de son absurdité, Folcoche, d'ailleurs assez peur éclairée sur les subtilités de la langue française, n'y entendait pas malice." P. 165, 16

 

SPOILER: "Cette vipère, ma vipère, dûment étranglée, mais partout renaissante, je la brandis encore et je la brandirai toujours, quel que soit le nom qu'il te plaise de lui donner: haine, politique du pire, désespoir ou goût du malheur! Cette vipère , ta vipère, je la brandirai, je la secoue, je m'avance dans la vie avec ce trophée, effarouchant mon public, faisant le vide autour de moi. Merci, ma mère! Je suis celui qui arche, une vipère au poing." P. 255-256, 25

DEFINITIONS: 

Craonnais (P.7) : de Craon.

Une guimpe (P.10) : pièce de tissu recouvrant le visage et descendant sur le cou et la poitrine.

Un protonotaire apostolique (P. 10): dignitaire le plus élevé parmi mes prélats de la Cours, qui ne sont pas évêques.

Un toponyme (P. 13): nom de lieu.

Azyme (P. 13): pain non fermenté utilisé par l'église pour la célébration de l'eucharistie. 

Les rogations (P.14): procession de supplications se déroulant pendant 3 jours avant l'Ascension et en la fête de Saint Marc. 

Une effarvatte (P. 15): petite fauvette des roseaux (oiseau).

Un hobereau  (P.15): faucon de petite taille. 

Ségréen (P. 16): de Segré. 

La gabelle (P. 16): impôt sur le sel. 

Un carex (P. 16): type de plante formant une touffe avec parfois des feuilles coupantes

Un bicarre (P. 17): 

Une bournicienne (P. 17): 

plébéien (P.20):

 

Contrition: le fait de se repentir.

Précepteur: enseignant privé.

APPRÉCIATION PERSONNELLE: 

J'ai adoré ce roman. La lecture se fait rapidement et facilement, même si quelques termes  peuvent poser problème. L'intrigue est prenante et on a envie de découvrir comment la fratrie va s'en sortir. 

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