La Plate-forme, Marie Gallicher

TITRE: La Plate- forme
AUTEUR: Gallicher
EDITION: auto- édité
NOMBRE DE PAGES: 80
DATE D' EDITION: 2020
GENRE: Roman 

RÉSUMÉ: 

Lisa Cartier est une femme d'une quarantaine d'année qui rêve de publier un roman. Elle passe tout son temps libre à rédiger cet ouvrage, qui sera finalement refusé par les maisons d'édition et par les librairies. Elle fait la rencontre d'un homme qui lui recommande vivement la plate-forme "Arc- en- ciel" parce qu'elle permet à l'auteur une totale liberté! Une fois rentrée chez elle, Lisa se jette sur son ordinateur et découvre ce nouvel univers informatique. Tout est sur- mesure: elle choisit le format, la mise en page, la couverture, le prix, les intérêts et même la publicité de son ouvrage! Mais rapidement, elle se rend compte que l'accès à son œuvre ne fait pas tout. 

Lisa fait connaissance avec Irene et Ian: deux personnes qui ont connu son idole Eric Porter, un acteur et comédien tombé dans l'oubli. Irene a pour projet d'écrire sa biographie et Lisa lui propose son aide. Durant son temps libre, Lisa va corriger, annoter, taper cette biographie et en être l'éditrice. Lisa oscille entre la fatigue et l'excitation de pouvoir vendre à l'étranger. Puis, la déception et le doute font surface. Elle se rend compte qu'Irene n'est pas tout à fait franche avec elle... 

EXTRAITS: 

"Lisa Cartier en avait marre. Des dizaines années à recevoir des lettres d'éditeurs refusant son manuscrit, trop "ceci", pas assez "cela". Le monde de l'édition évoluant, elle s'était laissée attirer par l'illusion d'un succès trompeur donné par l'un de ces éditeurs "à la demande" qui vous acceptaient toujours mais qui majoraient leurs services d'un tas de modules payant, tout cela pour ne vendre qu'aux amis et à la famille et basta.  Une vingtaine d'exemplaires à tout casser.  Si elle voulait plus, elle devait prendre l'excédent à compte d'auteur sous le bras et démarcher les librairies." P 3, I

"Lisa reprit son travail. Elle avait consacré quelques après- midis à dormir une fois qu'elle avait eu fini le chapitre du premier tome deux. Dans le train, elle rencontra des gens avec des masques en tissu Liberty, écossais, noir avec des cœurs en strass, cela devenait une mode. Beaucoup de personnes assortissaient leur masque avec leurs vêtements. Ce n'était plus une pandémie mais une soirée costumée faciale." P. 57- 58, VII

APPRÉCIATION PERSONNELLE: 

J'ai bien aimé ce court roman. La lecture est fluide et sans prise de tête. On adhère totalement au personnage de Lisa, dont les émotions sont très bien développées.

J'ai trouvé la deuxième phrase un peu étrange avec l'expression "Des dizaines années" que j'ai automatiquement corrigée en "dizaines d'années" en lisant.  Ce roman m'a aussi permis de découvrir le passé surcomposé, tournure que j'avais toujours prise pour une faute de conjugaison (cf citation n°2). En fait, le temps surcomposé ajoute un auxiliaire de plus à un temps déjà composé. On l'emploie lorsqu'on parle d'un fait ayant eu lieu immédiatement avant celui dont on parle au temps composé correspondant.

J'ai aussi trouvé étrange la mise en page du roman: la numérotation des pages est en haut et au centre, qu'on peut confondre avec des numéros de chapitres. J'ai aussi remarqué que les chapitres ne sont pas mis en valeur: parfois, le numéro du chapitre est en bas de page, tandis que le chapitre démarre au dos de la page suivante. Les insertions d'email également ne sont pas mises en valeur: ils seraient davantage visibles s'il la police ou la marge étaient différentes. 

J'ai également apprécié le fait de mélanger le récit au réel: Eric Porter était un véritable comédien et toutes les informations qui parsèment le roman sont également véridiques.