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Les Argonautiques, Apollonios de Rhodes

Les Argonautiques, Apollonios de Rhodes

L'amer souci marche toujours à côté de la joie.

Les Argonautiques, IV, P. 152

TITRE: Les Argonautiques
AUTEUR: Apollonios de Rhodes
EDITION: Les Belles Lettres
COLLECTION: 100 ans
NOMBRE DE PAGES: 347
DATE D' EDITION: 2019
GENRE: Poésie/ Epopée

RÉSUMÉ: 

Les Argonautes, divers héros et demi- dieux, ont embarqué à bord d'Argô afin de permettre à Jason de conquérir la toison d'or dans le but de récupérer son royaume. L'expédition part d'Iôlcos en Grèce tandis que la toison d'or se trouve à Aia (en actuelle Géorgie). Les deux premiers chants racontent ce trajet semé d'embuches. C'est au troisième chant qu'apparaît Médée. Aiétès, son père, promet à Jason la toison s'il parvient à mettre le joug à deux taureaux cracheurs de feu et de semer les dents d'un dragon, dents qui donneront naissance à des guerriers qu'il devra tuer. Médée va alors aider Jason grâce à sa magie, puis elle va prendre la fuite avec lui. Or,  Aiétès se rend rapidement compte qu'il a été dupé et cherche à récupérer sa fille. Jason, pour ralentir la poursuite des Colques tue Apsyrtos, le frère de Médée. Après s'être purifiés de ce meurtre, Jason, Médée et les Argonautes prennent le chemin du retour. 

EXTRAITS:

"C'est en commençant par toi, Phoibos,  je rappellerais les exploits de ces héros d'autrefois, qui par la bouche du Pont et à travers les Roches Kyanées sur l'ordre du roi Pélias, menèrent jusqu'à la toison d'or la solide nef Argô." P. 23, Chant I, V. 1 ~5

"Tu n'écarteras pas le malheur par tes larmes et tu ne pourrais qu'ajouter encore une autre souffrance à tes souffrances." P. 36, Chant I, V.  ~295 ~300

Les Argonautiques, Apollonios de Rhodes

"Allons, Eratô, viens m'assister et conte- moi comment, de là-bas, Jason rapporta à Iôlcos la toison grâce à l'amour de Médée." P. 141, chant III, V. 1 ~5

"Cependant Amour, à travers une brume blafarde, arriva, invisible, excité, comme sur de jeunes génisses au pacage, surgit le taon que les bouviers appellent myops. Vite, au pied du montant de la porte, dans le vestibule, il banda son arc et tira de son carquois une flèche neuve, source de bien des larmes. De là, sans être vu, à pas rapides, il franchit le seuil, le regard pétillant; tout petit, blotti aux pieds même de l'Aisonide, il posa les encoches de la flèche au milieu de la corde et, tendant l'arc des deux mains, tira droit sur Médée. Une muette stupeur saisit l'âme de la jeune fille. Lui, s'envolant de la grande salle au plafond élevé, prit son essor en riant aux éclats; mais le trait brûlait au fond du cœur de Médée, pareil à une flamme . Elle ne cessait de jeter sur l'Aisonide, bien en face, des regards étincelants et sa lucide raison était emportée hors de sa poitrine par la tempête qui la travaillait. Elle n'avait plus d'autre pensée et son âme était inondée d'une douleur délicieuse. Telle une pauvre ouvrière qui vit du travail de la laine a jeté des brindilles sur un tison ardent pour avoir de la lumière la nuit sous son toit, parce qu'elle vient de se lever, une flamme s'élève prodigieuse, du petit tison  er réduit en cendres roues les brindilles; tel, blotti  au fond du cœur de Médée , brûlait en secret le funeste amour. Les tendres joues de la jeune fille  changeaient de couleur, tour à tour pâles et rouges, tandis que sa raison défaillait." P. 153- 154, chant III, V. 275 ~300

"Malgré le feu intérieur qui la consume, elle pleure en silence à la vue de sa couche vide." P. 168, chant III, V. 660- 665

Les Argonautiques, Apollonios de Rhodes

"Dis maintenant toi- même, déesse, les tourments et les pensées de la jeune Colque, ô Muse, fille de Zeus; car en vérité, mon esprit, réduit au silence, se tourne et retourne en moi quand je me demande si je dois parler du fatal égarement d'une funeste passion ou si plutôt une épouvante pitoyable qui lui fit quitter les nations de Colchide." P. 203, chant IV, V. 1~5

"Ce n'est pas chez Alkinoos que le héros Aisonide aurait souhaité célébrer son mariage, mais dans la demeure de son père, après le retour à Iôlcos; Médée aussi avait même désir; mais la nécessité les contraignait à s'unir dès ce moment. Jamais nous autres, races de mortels voués au malheur, nous n'abordons le plaisir d'un pied franc: l'amer souci marche toujours à côté de la joie. C'est ainsi qu'à l'heure où ils goûtaient aux douceurs de l'amour, ils étaient pris par la crainte en se demandant quelle serait l'issue du verdict d'Alkinoos. 

Mais l'Aurore, à son lever, de sa lumière divine, dissipait dans l'air les ténèbres de la nuit; les rivages de l'île n'étaient que sourire, comme, au loin, les chemins humides de rosée dans la plaine; les rues s'emplissaient de rumeurs; l'activité reprenait parmi les gens de la ville et, là-bas, chez les Colques à l'extrémité de la presqu'il de Macris." P. 252, chant IV, V. ~1160~1175

APPRÉCIATION PERSONNELLE: 

J'ai adoré cette lecture. Une fois passé le catalogue des héros, on ne lâche plus cette œuvre. J'ai adoré aussi la facette amoureuse et timide de Médée, et aussi d'avoir des cartes qui représentent le trajet des argonautes. Le vocabulaire est simple et la traduction légère. 

En bref, je vous le recommande vivement. 

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