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La Ferme des animaux, George Orwell

La Ferme des animaux, George Orwell

TOUS LES ANIMAUX SONT EGAUX MAIS CERTAINS SONT PLUS EGAUX QUE D'AUTRES.

TITRE: Le Ferme des animaux
AUTEUR: George Orwell
EDITION: Gallimard
COLLECTION: Folio
NOMBRE DE PAGES: 151
DATE D' EDITION: 2009
GENRE: Roman/ apologue
PRIX: 6, 60 euros

RÉSUMÉ:
     Tout commence par la révélation de Sage l'Ancien, sur son rêve de monde sans humain. Il encourage les animaux de la ferme à se rebeller, à se soulever contre le fermier. Ils le chassent de la ferme et la renomme "Ferme des animaux". Les nouveaux dirigeants de la ferme sont des cochons, qui sont considérés comme étant les animaux les plus intelligents: Napoléon et Boule de Neige. Le parti de l'Animalisme se met en place au sein de la ferme et peut se résumer en sept préceptes: 
                                                - Tout deux pattes est un ennemi
                                                - Tout quatre pattes ou volatile est un ami
                                                - Nul animal ne portera de vêtement
                                                - Nul animal ne dormira dans un lit
                                                - Nul animal ne boira d'alcool
                                                - Nul animal ne tuera un autre animal 
                                                - Tous les animaux sont égaux. 

     Cependant, le fermier tente de reprendre le contrôle de sa ferme mais en vain. Les animaux tentent au fil des années de construire un moulin à vent pour alléger leur travail. Napoléon chasse Boule de neige. Il annule également tous les débats et apprend aux autres animaux que, désormais, les questions seront débattues par un comité de cochons. Au fil de la lecture, on comprend qu'une dictature est en train de se mettre en place. Les cochons modifient les règles de l'Animalisme en leur faveur. Le moulin est détruit à deux reprises et Boule de neige est tenu pour responsable. Les cochons se confèrent des avantages et des droits particuliers. Ils envoient également Malabar, un brave cheval blessé, à l'abattoir, ils s'achètent du whisky. Ils se mettent également à marcher sur deux pattes et à porter des vêtements. Ils renomment également la ferme "Ferme du Manoir", qui était son nom d'origine. Les cochons font aussi la paix avec les voisins alentour. Ils réduisent à néant toutes les règles de l'Animalisme et n'en donne plus qu'une seule:
           "TOUS LES ANIMAUX SONT EGAUX MAIS CERTAINS SONT PLUS EGAUX QUE D'AUTRES". 

EXTRAITS: 
     "Le propriétaire de la Ferme du Manoir, Mr. Jones, avait poussé le verrou des poulaillers, mais il était bien trop saoul pour s'être rappelé d'abattre les trappes. S'éclairant de gauche et de droite avec sa lanterne, c'est en titubant qu'il traversa la cour. Il entreprit de se déchausser, donnant du pied contre la porte de la cuisine, tira au tonneau un dernier verre de bière et se hissa dans le lit où était Mrs Jones déjà en train de ronfler.
       Dès que fut éteinte la lumière de la chambre, ce fut à travers les bâtiments de la ferme un bruissement d'ailes et bientôt tout un remue-ménage. Dans la journée, la rumeur s'était répandue que Sage l'Ancien avait été visité, au cours de la nuit précédente, par un rêve étrange dont il désirait entretenir les autres animaux. Sage l'Ancien était un cochon qui, en son jeune temps, avait été proclamé lauréat de sa catégorie – il avait concouru sous le nom de Beauté de Willingdon, mais pour tout le monde il était Sage l'Ancien. Il avait été convenu que tous les animaux se retrouveraient dans la grange dès que Mr. Jones se serait éclipsé. Et Sage l'Ancien était si profondément vénéré que chacun était prêt à prendre sur son sommeil pour savoir ce qu'il avait à dire. " P. 7


     "Le dimanche, jour férié, on prenait le petit déjeuner une heure plus tard que d'habitude. Puis c'était une cérémonie renouvelée sans faute chaque semaine. D'abord on hissait les couleurs. Boule de Neige s'était procuré à la sellerie un vieux tapis de table de couleur verte, qui avait appartenu à Mrs. Jones, et sur lequel il avait peint en blanc une corne et un sabot. Ainsi donc, dans le jardin de la ferme, tous les dimanches matin le pavillon était hissé au mât. Le vert du drapeau, expliquait Boule de Neige, représente les verts pâturages d'Angleterre ; la corne et le sabot, la future République, laquelle serait proclamée au renversement définitif de la race humaine. Après le salut au drapeau, les animaux gagnaient ensemble la grange. Là se tenait une assemblée qui était l'assemblée générale, mais qu'on appelait l'Assemblée. On y établissait le plan de travail de la semaine et on y débattait et adoptait différentes résolutions. Celles-ci, les cochons les proposaient toujours. Car si les autres animaux savaient comment on vote, aucune proposition nouvelle ne leur venait à l'esprit. Ainsi, le plus clair des débats était l'affaire de Boule de Neige et Napoléon. Il est toutefois à remarquer qu'ils n'étaient jamais d'accord : quel que fut l'avis de l'un, on savait que l'autre y ferait pièce. Même une fois décidé, et personne ne pouvait s'élever contre la chose elle-même, d'aménager en maison de repos le petit enclos attenant au verger, un débat orageux s'ensuivit : quel est, pour chaque catégorie d'animaux, l'âge légitime de la retraite ? L'assemblée prenait toujours fin aux accents de Bêtes d'Angleterre, et l'après-midi était consacré aux loisirs. " P. 36 - 38

     "Le mystère de la disparition du lait fut bientôt élucidé. C'est que chaque jour le lait était mélangé à la pâtée des cochons. C'était le temps où les premières pommes commençaient à mûrir, et bientôt elles jonchaient l'herbe du verger. Les animaux s'attendaient au partage équitable qui leur semblait aller de soi. Un jour, néanmoins, ordre fut donné de ramasser les pommes pour les apporter à la sellerie, au bénéfice des porcs. On entendit bien murmurer certains animaux, mais ce fut en vain. Tous les cochons étaient, sur ce point, entièrement d'accord, y compris Napoléon et Boule de Neige. Et Brille-Babil fut chargé des explications nécessaires: 
     « Vous n'allez tout de même pas croire, camarades, que nous, les cochons, agissons par égoïsme, que nous nous attribuons des privilèges. En fait, beaucoup d'entre nous détestent le lait et les pommes. C'est mon propre cas, Si nous nous les approprions, c'est dans le souci de notre santé. Le lait et les pommes (ainsi, camarades, que la science le démontre) renferment des substances indispensables au régime alimentaire du cochon. Nous sommes, nous autres, des travailleurs intellectuels. " P. 41 - 42

     "Vers ce temps-là, les cochons emménagèrent dans la maison d'habitation dont ils firent leurs quartiers. Une fois encore, les animaux crurent se ressouvenir qu'une résolution contre ces pratiques avait été votée, dans les premiers jours, mais une fois encore Brille-Babil parvint à les convaincre qu'il n'en était rien. Il est d'absolue nécessité, expliqua-t-il, que les cochons, têtes pensantes de la ferme, aient à leur disposition un lieu paisible où travailler. Il est également plus conforme à la dignité du chef (car depuis peu il lui était venu de conférer la dignité de chef à Napoléon) de vivre dans, une maison que dans une porcherie. Certains animaux furent troublés d'apprendre, non seulement que les cochons prenaient leur repas à la cuisine et avaient fait du salon leur salle de jeux, mais aussi qu'ils dormaient dans des lits. " P. 75 - 76

     "Les animaux étaient stupéfiés. Pareille scélératesse comparée à la destruction du moulin, vraiment c'était le comble ! Il leur fallut plusieurs minutes pour s'y faire. Ils se rappelaient tous, ou du moins croyaient se rappeler, Boule de Neige chargeant à leur tête à la bataille de l'Étable, les ralliant sans cesse et leur redonnant cœur au ventre, alors même que les bombes de Jones lui écorchaient l'échine. Dès l'abord, ils voyaient mal comment il aurait pu être en même temps du côté de Jones. Même Malabar, qui ne posait guère de questions, demeurait perplexe. Il s'étendit sur le sol, replia sous lui ses jambes de devant, puis, s'étant concentré avec force, énonça ses pensées. Il dit :
     « Je ne crois pas ça. À la bataille de l'Étable, Boule de Neige s'est conduit en brave. Et ça, je l'ai vu de mes propres yeux Et juste après le combat, est-ce qu'on ne l'a pas nommé Héros- Animal, Première Classe ?
     – C'est là que nous avons fait fausse route, camarade reprit Brille-Babil. Car en réalité il essayait de nous conduire à notre perte. C'est ce que nous savons maintenant grâce à ces documents secrets.
     – Il a été blessé, quand même, dit Malabar. Tous, nous l'avons vu qui courait en perdant son sang. " P. 89

     "Tous les ordres leur étaient maintenant transmis par Brille - Babil ou l'un des autres cochons. C'est tout juste si chaque quinzaine Napoléon se montrait en public, mais alors le cérémonial était renforcé. À ses chiens s'ajoutait un jeune coq noir et fiérot, qui précédait le chef, faisait office de trompette, et, avant qu'il ne prît la parole, poussait un cocorico ardent. On disait que Napoléon avait un statut propre jusque dans la maison où il avait ses appartements privés. Servi par deux chiens, il prenait ses repas seul dans le service de porcelaine de Derby frappé d'une couronne, autrefois exposé dans l'argentier du salon. Enfin il fut entendu qu'une salve de carabine serait tirée pour commémorer sa naissance – tout de même que les deux autres jours anniversaires.
      Napoléon n'était plus jamais désigné par un seul patronyme. Toujours on se référait à lui en langage de protocole : « Notre chef, le camarade Napoléon ». De plus, les cochons se plaisaient à lui attribuer des titres tels que « Père de tous les Animaux », « Terreur du Genre Humain », « Protecteur de la Bergerie », « Ami des Canetons », ainsi de suite. Dans ses discours. Brille - Babil exaltait la sagesse de Napoléon et sa bonté de cœur, son indicible amour des animaux de tous les pays, même et en particulier celui qu'il portait aux infortunés des autres fermes, encore dans l'ignorance et l'esclavage. " P. 100

     "En avril, la Ferme des Animaux fut proclamée République et l'on dut élire un président. Il n'y eut qu'un candidat, Napoléon, qui fut unanimement plébiscité. Ce même jour, on apprit que la collusion de Boule de Neige avec Jones était étayée sur des preuves nouvelles. Lors de la bataille de l'Étable, Boule de Neige ne s'en était pas tenu, comme les animaux l'avaient cru d'abord, à tenter de les conduire à leur perte au moyen d'un stratagème. Non. Boule de Neige avait ouvertement combattu dans les rangs de Jones. De fait, c'était lui qui avait pris la tête des forces humaines, et il était monté à l'assaut au cri de « Vive l'Humanité ! ». Et ces blessures à l'échine que quelques animaux se rappelaient lui avoir vues, elles lui avaient été infligées des dents de Napoléon. " P. 125

     "Ce furent encore des acclamations chaleureuses, et les chopes furent vidées avec entrain Mais alors que les animaux observaient la scène du dehors, il leur parut que quelque chose de bizarre était en train de se passer. Pour quelle raison les traits des cochons n'étaient-ils plus tout à fait les mêmes ? Les yeux fatigués de Douce glissaient d'un visage à l'autre. Certains avaient un quintuple menton, d'autres avaient le menton quadruple et d'autres triple. Mais qu'est-ce que c'était qui avait l'air de se dissoudre, de s'effondrer, de se métamorphoser ? Les applaudissement, s'étaient tus. Les convives reprirent la partie de cartes interrompue, et les animaux silencieux filèrent en catimini.
     Ils n'avaient pas fait vingt mètres qu'ils furent cloués sur place. Des vociférations partaient de la maison. Ils se hâtèrent de revenir mettre le nez à la fenêtre. Et, de fait, une querelle violente était en cours. Ce n'étaient que cris, coups assénés sur la table, regards aigus et soupçonneux, dénégations furibondes. La cause du charivari semblait due au fait que Napoléon et Mr. Pilkington avaient abattu un as de pique en même temps.
        Douze voix coléreuses criaient et elles étaient toutes les mêmes. Il n'y avait plus maintenant à se faire de questions sur les traits altérés des cochons. Dehors, les yeux des animaux allaient du cochon à l'homme et de l'homme au cochon, et de nouveau du cochon à l'homme ; mais déjà il était impossible de distinguer l'un de l'autre. " P. 150- 151

APPRÉCIATION PERSONNELLE:  
     J'ai beaucoup apprécié ce roman. Même si le but d'Orwell était de faire "de l'écrit politique un art", son oeuvre reste simple et facilement compréhensible. La façon de l'appréhender doit changer selon l'âge du lecteur. Il est beaucoup plus simple de voir la fonction argumentative de l'oeuvre en étant adulte. Orwell réussit le pari de marier une histoire plaisante avec une leçon de morale.  

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J
Très belle petite histoire d'animaux. Ils se vengent un peu les animaux. Bien fait pour les humains.
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