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Les Rêveries du promeneur solitaire, Jean-Jacques Rousseau

Les Rêveries du promeneur solitaire, Jean-Jacques Rousseau

Quelquefois mes rêveries finissent par la méditation, mais plus souvent mes méditations finissant par la rêverie, et durant ces égarements mon âme erre et plane dans l'univers sur les ailes de l'imagination, dans des extases qui passent toute autre jouissance.

Rousseau, Les Rêveries du promeneur solitaire, septième promenade, P. 111

TITRE: Les rêveries du promeneur solitaire
AUTEUR: Rousseau
EDITION: Hachette
COLLECTION: Classiques
NOMBRE DE PAGES: 255
DATE D' EDITION: 1995

RÉSUMÉ: 

Première promenade: Dans cette première partie, Rousseau revient sur les différends qu'il a avec ses ennemis.Il ne croit plus en une reconnaissance posthume et il préfère désormais se consacrer à la solitude. Il préfère alors écrire en se concentrant sur lui, ses idées et e qu'il aime. Rousseau présente son oeuvre comme une annexe de ses Confessions, mais n'écrit ses rêveries que pour lui- même. Ainsi, il ne craint pas qu'on modifie son texte, ayant sa conscience tranquille et gardant ses idées pour lui- même quoi qu'il advienne.  

Deuxième promenade: Rousseau précise qu'il revivra ses rêveries en relisant son oeuvre. Il en vient ensuite à raconter un accident qui est survenu en 1776 et qui l'a laissé défiguré. Suite à cet accident, les rumeurs vont bon train: on le dit mort et on le calomnie. En effet, avant même son décès, il a été décidé qu'on édite tous les textes que l'on pourrait retrouver chez lui. Rousseau en déduit, comme la méchanceté des hommes est tant absolue pour la condition humaine, qu'elle doit provenir de Dieu.

Troisième promenade: Cette troisième partie débute par un vers de Solon "je deviens vieux en apprenant toujours". Rousseau va alors entamer une réflexion autour de l'expérience, de la connaissance et de l'âge.

Quatrième promenade: Rousseau dans cette partie s'interroge sur la notion de mensonge. Il prend pour point de départ une phrase qu'il se souvent avoir lue: "Je me souviens d'avoir lu dans un livre de Philosophie que mentir c'est cacher une vérité que l'on doit manifester." De sa réflexion, il distingue deux types de mensonges: les mensonges condamnables: (qui portent préjudice à quelqu'un) et les mensonges innocents (qui portent sur les choses indifférentes). Il avoue mentir, mais seulement quand il se trouve dans l'embarras ou par honte. 

Cinquième promenade: Rousseau évoque ici l'île de Saint-Pierre au milieu du lac de Bienne en Suisse. Il fait l'éloge de l'oisiveté et du calme du lieu. 

Sixième promenade: Rousseau a une réflexion sur le don et la dette. Il nous dit que le fait de rendre service à quelqu'un peut en quelque sorte nous assujettir à lui dans l'avenir, par une espèce de contrat tacite. 

Septième promenade: Cette partie traite essentiellement de la botanique. Elle lui permet de se détacher de la réalité. 

Huitième promenade: Rousseau parle de l'indifférence face au joug de l'opinion sur soi. Il ne s'agit pas de l'ignorer, mais plutôt de le maîtriser, dans l'indifférence.

Neuvième promenade: Dans cette partie, il évoque ses amitiés.

Dixième promenade:  Il présente ses souvenirs des Charmettes et de Madame de Warens. Cette partie est inachevée,  parce qu'il est décédé quelques semaines plus tard d'une crise d'apoplexie.

EXTRAITS: 

"Me voici donc seul sur la terre, n’ayant plus de frère, de prochain, d’ami, de société que moi-même. Le plus sociable et le plus aimant des humains en a été proscrit par un accord unanime. Ils ont cherché dans les raffinements de leur haine quel tourment pouvait être le plus cruel à mon âme sensible, et ils ont brisé violemment tous les liens qui m’attachaient à eux. J’aurais aimé les hommes en dépit d’eux-mêmes." P. 11, première promenade

"Tout est fini pour moi sur la terre. On ne peut plus m’y faire ni bien ni mal. Il ne me reste plus rien à espérer ni à craindre en ce monde, et m’y voilà tranquille au fond de l’abîme, pauvre mortel infortuné, mais impassible comme Dieu même. Tout ce qui m’est extérieur m’est étranger désormais. Je n’ai plus en ce monde ni prochain, ni semblables, ni frères. Je suis sur la terre comme dans une planète étrangère, où je serais tombé de celle que j’habitais. [...] Seul pour le reste de ma vie, puisque je ne trouve qu’en moi la consolation, l’espérance et la paix, je ne dois ni ne veux plus m’occuper que de moi. C’est dans cet état que je reprends la suite de l’examen sévère et sincère que j’appelai jadis mes Confessions. Je consacre mes derniers jours à m’étudier moi-même et à préparer d’avance le compte que je ne tarderai pas à rendre de moi."  P. 16, première promenade

"Ces feuilles ne seront proprement qu’un informe journal de mes rêveries. Il y sera beaucoup question de moi parce qu’un solitaire qui réfléchit s’occupe nécessairement beaucoup de lui-même." P. 16- 17, première promenade

"Je ferai sur moi-même à quelque égard les opérations que font les physiciens sur l’air pour en connaître l’état journalier. J’appliquerai le baromètre à mon âme, et ces opérations bien dirigées et longtemps répétées me pourraient fournir des résultats aussi sûrs que les leurs. Mais je n’étends pas jusque-là mon entreprise. Je me contenterai de tenir le registre des opérations sans chercher à les réduire en système. Je fais la même entreprise que Montaigne, mais avec un but tout contraire au sien : car il n’écrivait ses Essais que pour les autres, et je n’écris mes rêveries que pour moi"P. 17- 18, première promenade

"L’habitude de rentrer en moi-même me fit perdre enfin le sentiment et presque le souvenir de mes maux, j’appris ainsi par ma propre expérience que la source du vrai bonheur est en nous, et qu’il ne dépend pas des hommes de rendre vraiment misérable celui qui sait vouloir être heureux." P.  , deuxième promenade

"Enfin je m’aime trop moi-même pour pouvoir haïr qui que ce soit." P. 100, sixième promenade

"Si j’étais resté libre, obscur, isolé, comme j’étais fait pour l’être, je n’aurais fait que du bien : car je n’ai dans le cœur le germe d’aucune passion nuisible. Si j’eusse été invisible et tout puissant comme Dieu, j’aurais été bienfaisant et bon comme lui. C’est la force et la liberté qui font les excellents hommes. La faiblesse et l’esclavage n’ont fait jamais que des méchants." P. 101, sixième promenade

"C’est me venger de mes persécuteurs à ma manière, je ne saurais les punir plus cruellement que d’être heureux malgré eux. " P. 110, septième promenade

"Quelquefois mes rêveries finissent par la méditation, mais plus souvent mes méditations finissant par la rêverie, et durant ces égarements mon âme erre et plane dans l'univers sur les ailes de l'imagination, dans des extases qui passent toute autre jouissance." P. 111, septième promenade

APPRÉCIATION PERSONNELLE: 

De cette oeuvre, je me souvenais seulement des descriptions de l'île Saint - Pierre en Suisse. Mais ces descriptions sont en réalité une toute petite part des Rêveries. J'ai quand même bien apprécié cette lecture.

 

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